Une composition à quatre mains.

Deux paumes ouvertes accueillent deux mains ridées. Deux mains tendues, tendres, deux mains d’homme jeune tiennent embrassées les deux mains d’une vieille femme. 

Un rien de coquetterie chiffonne encore sa peau fanée: trois bagues, au majeur, font ensemble une alliance curieuse au creux des quatre mains qui convolent, énamourées tant qu’elles ne touchent plus terre. Loin dessous au sol les carreaux sont d’un jaune sale, ternes, leur couleur est passée tandis que sur les mains il y a l’éclat des bagues et d’un rose printanier. 

L’homme jeune a offert ses mains et elle y a engouffré les siennes, les années qu’elle porte inscrites à même la peau, le sang qui bat vif encore sous la peau frêle mais tenace pourtant, la minauderie tenace des bagues et la fraîcheur de ce rose, tout cela s’engouffre et se donne et caresse. Tout cela touche.